Thérèse Joly restitue un paysage et un environnement, y chemine pour le graver en mémoire, use de la démarche la plus simple, transcrit du noir au blanc toutes les nuances du gris, élabore la limpidité dans la lumière des quatre saisons.
A un moment où la photographie cède volontiers au gigantisme, elle choisit le plus petit format et y démontre non seulement sa maîtrise ; mais la densité dont peut se charger une image à longueur de contemplation. Rien de spectaculaire ni de pittoresque : le dépouillement alpin, mais aussi sa force originelle et la mutation qu’apporte le temps qu’il fait, le temps qui passe. Dans ce jeu de lignes et de signes, une manière classique de s’en tenir aux éléments donnés et de les inscrire dans la rigueur du rectangle, comme une empreinte, avec la concision de la nature, mais aussi son frémissement, son énergie.
Charles-Henri Favrod – 1996
Directeur du Musée de l’Elysée (Musée de la Photographie) à Lausanne, Suisse